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16 novembre 2017

Chapelle Saint-Lazare

       La chapelle Saint-Lazare de Nice, sans doute fondée à la fin du XVe siècle, est mentionnée dès le 11 octobre 1519 : « Capelle Sancti Lazari extra-muros Nicie, quandam faissam scitam alla Buffa confrontande », aussi dite « in territorio Nicie, loco dista alla Buffo » en 1523 (Archives diocésaines de Nice, série C 25), soit au lieu-dit de la Buffa, hors des remparts de Nice. Ce sont plusieurs dizaines de reconnaissances de cens et services qui sont conservées pour la chapelle Saint-Lazare aux archives diocésaines de Nice, ce qui laisse supposer que cette chapelle était une véritable petite seigneurie foncière.

Archives des Carmes

       Par ailleurs, un acte du 18 des Calendes d’octobre de la cinquième année (decimo octavo kalendas octobus anno quinto), intitulé Resignatio Simplex (qu’on peut donc supposer être une renonciation à une charge, un droit ou un bénéfice, sans réserve de pension[1]) témoigne de l'importance acquise par la chapelle Saint-Lazare, désormais également désignée par le terme d'église [2] : « cura ecclesiam seu capellam S[anc]ti Lazari extra m[o]enia Civitatis Nicie », « ecclesie seu capelle » ou «ecclesiam seu capella[m] ».

       Il semblerait que cette chapelle ait notamment été en ralations avec le Monastère des pauvres filles orphelines de Nice et le Monastère des Carmes ainsi que l'attestent des documents conservés dans les archives du Monastère des Carmes de Nice (H 1572)[3]. C'est d'autant plus probable que le Monastère des Carmes, fondé à la fin du XIIIe siècle (dès 1249), était situé sur le site de l'actuelle rue du Paradis, dans le quartier dit de la Buffa, plus tard également nommé quartier de la Poudrière (voir le dessin du XVIIe siècle figurant le "magasin à poudre", le "moulin à poudre" et la "fabrique de la poudre"), où se trouvait également la chapelle Saint-Lazare.

Chapelle Saint-Lazare, plan de Nice, 01 FI 0044, AD 06

      La chapelle Saint-Lazare était également le seul souvenir de l'emplacement de l'hôpital de Saint-Lazare, destiné à soigner les lépreux. Géré par la Société du Saint-Sépulcre dès le XVe siècle (qui gérait également le Monastère des pauvres filles orphelines de Nice créé en 1584), cet hopîtal, initialement implanté en 1205 dans le quartier du Pré-aux-Oies avait été endommagé par le débordement du Paillon en 1596 et reconstruit dans le quartier de la Poudrière sur la rive droite du fleuve. Il aurait été détruit lors des sièges de 1691 et 1705 [4]. Il faut noter que la chapelle Saint-Lazare était antérieure au nouvel hôpital Saint-Lazare, cette chapelle étant mentionnée dès 1519 soit plus de 60 ans avant que l'hôpital ne s'implante sur l'actuelle rue Masséna.Quartier de la Poudrière au XVIIe s., 01FI 1413, AD 06

       Pour ce qui est des représentations cartographiques, la chapelle dite de Saint-Lazare figure sur trois plans identiques de la rive droite du Paillon dont le plus ancien est daté de 1812 (03 FI 11216, 01FI 0044 et 01FI 1413). L'édifice est également indiqué sur un ancien cadastre de la plaine de Nice établi entre 1680 et 1750 et conservé aux archives d'Etat de Turin (Carta geometrica di parte del contado di Nizza. Foglio 2, ASTo), entre La Madonna delle Grazie et Nostra Signora del Carmine. La chapelle Saint-Lazare était au contact du terrain des Povere Orfane (« Pauvres orphelines ») et de la Casa delle Povere Orfane. Ces plans permettent de situer la chapelle Saint-Lazare au croisement de l'actuel passage Emile Négrin et de l'actuelle rue Masséna, à droite de l'embouchure du vallon de St-Michel.

Chapelle Saint-Lazare de Nice, Carta geometrica di parte del contado di Nizza. Foglio 2, ASTo

      Profanée pendant la Révolution, la chapelle Saint-Lazare ne sera pas rendue au culte[5] et le projet d'aménagement de la rive droite du Paillon dans les années 1840 va entrainer la disparition de cette chapelle qui n'existe déjà plus en 1842.

Chapelle de St Lazare Nice

Aude Lazaro



[1] Le Dictionnaire de droit canonique et de pratique bénéficiale ..., Volume 5, édité en 1776 aux éditions Joseph Duplain, dit, à propos des Provisions (au sens de bénéfice conféré à un tiers) que « autrefois quand il n’y avoit point de réserve de pension, on l’intituloit, resignatio simplex », p.38.

[2] AD 06, 02G 0165 - folio 75.

[3] Le premier, daté du 4 février 1659, mentionne le « profi sotto il titolo di S. Lazaro di questa citta ». Un autre document daté de 1728 mentionne le « monistero delle povere figlie orfane di questa citta e della Capella di San Lazaro ».

[4] Guide des étrangers à Nice : contenant quelques notions sur l'histoire et la statistique du pays ..., la Société Typographique, 1826, p.45.

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