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ArcheOn
7 novembre 2017

Chapelle Saint-Jacques, Nice

      La chapelle Saint-Jacques n’existe aujourd’hui plus. Si on se reporte néanmoins aux plans où elle est figurée, on peut la situer au n° 77 de l’avenue du Mont-Alban de Nice. Cette résidence s’appelle d’ailleurs le Castellino St-Jacques.

André Salles, Route de Nice à Villefranche, 1893, SG WC-389

      Cette chapelle se distingue des autres chapelles rurales niçoises par une architecture un peu différente. Tout d’abord, un porche ouvert précède l’entrée. Deux photographies nous permettent d’appréhender l’aspect général de la chapelle Saint-Jacques. Ce sont des vues larges et générales du col de Villefranche et de la vallée du Paillon. Une photographie d’André Salles, de 1893, intitulée Route de Nice à Villefranche (BnF, document SG WC-389), nous donne une image très précise de l’aspect de cette chapelle. De fait, le toit est également différent car ce n’est pas comme sur les autres chapelles un toit en double pente mais un toit en pavillon à quatre versants. Cette chapelle n’a par ailleurs pas de mur-clocher mais un clocher propre de forme circulaire.

 

James Jackson, 123 phot. de Menton et environs de Nice, 1886, SG WC-175

      Sur le plan iconographique, deux autres vues de la chapelle Saint-Jacques nous sont parvenues, figurées sur deux aquarelles réalisées par Ercole Trachel (1820-1872). Ces deux aquarelles représentent la même scène : la ville de Nice depuis le col de Villefranche. Si la plus petite de ces aquarelles (24,1 x 34,3 cm) laisse un doute quant à l’identification de la chapelle Saint-Jacques, celle de 25cmx45,5cm n’en laisse aucun, car contrairement à la plus petite, la rampe accolée à la façade nord de l’édifice, et qu’on reconnait aisément sur les photographies et cartes où est figurée la chapelle, est représentée, le cadre un peu plus long permettant de rajouter cet élément.

Plan des environs de Nice, 1872, BnF

      Le seul plan à mentionner son vocable est le cadastre de 1812. Elle est néanmoins figurée sur un plan de 1882, au côté de Notre-Dame des Anges, elle mentionnée, ainsi que sur un plan guide de Nice de 1973. C’est un plan du 16 juin 1827 mentionnant une « cappella » qui permet d’affiner l’emplacement de la chapelle, la boucle formée par l’avenue du Mont-Alban étant aisément reconnaissable, et le projet de la nouvelle route étant également représenté (AD 06, document 01FI 0042, Col de Villefranche, 1827). Ce plan est d’autant plus utile qu’il permet de mettre en relation la chapelle Saint-Jacques avec une photographie prise du Mont-Alban, où figure une chapelle correspondant en tous points à l’emplacement et la forme de la chapelle Saint-Jacques.

1871, D1 Saint Roch et Lazaret, section du Col de Villefranche, AD 06

      Un autre document nous apporte même le nom du fondateur de la chapelle, Jacques Daprosi (document 01FI 0147 du 6 juillet 1839). Ce nom apparait d’ailleurs plusieurs fois sur le dessin de 1827 sur deux des terrains adjacents à la chapelle. Cette chapelle aurait été fondée par Giacomo (Jacques) Daprosi en 1716, sous le titre de Saint-Jacques-le-Majeur et Victoire. On retrouve plusieurs mentions d'un Giacomo Daprosi de Nice dans les archives, d'abord caissier de la boucherie de la ville de Nice en 1741, puis négociant dès 1743. On ne peut l'affirmer avec certitude, mais il est très probable qu'il fut marié avec Anna Maria Caterina Pin, dite "veuve Daprosi" en 1789. Son fils, Orazio Daprosi, épousa puis divorça de Maria Luigi Reverdit. La succession d'Orazio Daprosi va morceler la propriété en différentes portions en 1827, dans un litige opposant Giovanni Luigi Daprosi aux nombreux ayants-cause d'Orazio et Teresa Daprosi. Malgré ce morcellement, Giovanni Luigi Daprosi demeure le "patron de la chapellenie de Villefranche sous le titre des Saints-Jacques et Victoire". Giovanni Luigi Daprosi n'eut-il aucun descendant mâle ? Une chose est sûre, la dernière des Daprosi dont on retrouve la trace est Francesca Daprosi, épouse Blanchi, en 1822 et 1831. En 1870, "Jean" Daprosi ne possède plus qu'un terrain d'olivier et un puits, contigus à la chapelle. S'agit-il de Jean-Louis (Giovanni Luigi) ou serait-ce son fils ? La chapelle est alors la propriété de la ville de Nice puis passera entre les mains de différents propriétaires avant d'être détruite.

16 juin 1827, 01FI 0042, AD 06

     

 

 

       La chapelle aurait été détruite entre 1968 et 1969. Une photographie aérienne de 1952 permet encore de distinguer le toit de l’édifice, et plus particulièrement son clocheton rond, grâce auquel l’identification est possible. Sur une autre photographie de 1966, l’échelle étant beaucoup plus petite que sur la précédente ( 1/5100 contre 1/19713), il est moins évident d’identifier la chapelle Saint-Jacques. L’emplacement et la forme de l’édifice correspondent cependant à ce qu’ils devaient être avant sa destruction. En 1969, la chapelle n’existe plus. Elle a disparu au profit du chemin d’accès permettant de se rendre au Castellino Saint-Jacques, grande résidence sortie de terre à quelques mètres de l’emplacement de la chapelle. De fait, le nom de cette résidence est le seul souvenir de la chapelle Saint-Jacques.

Aude Lazaro

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